Il y a 35 ans, le président français François Mitterrand effectuait une visite historique en Bulgarie. Au cours de son voyage à Sofia, les 18 et 19 janvier 1989, qui s’inscrit au cœur d’une série de déplacements dans l’Europe communiste, proche de la désagrégation, après celui en Tchécoslovaquie en novembre 1988 et avant la Pologne en juin 1989, le président Mitterrand rencontre une douzaine d’intellectuels, connus pour leurs prises de position hostiles à l’égard de la dictature communiste, une entrevue, organisée à l’occasion d’un petit déjeuner à l’Ambassade de France. La singularité de cette visite présidentielle n’émerge que progressivement et a posteriori, après la chute brutale de l’apparemment inébranlable Todor Jivkov, le 10 novembre 1989 et plus encore lorsque Jéliou Jelev, l’un des participants au petit déjeuner organisé avec les intellectuels, a été élu premier président de la Bulgarie démocratique.

A cette occasion, nous nous sommes entretenus avec Michel Eltchaninoff, célèbre philosophe français, rédacteur-en-chef du mensuel Philosophie Magazine, auteur de plusieurs ouvrages sur les idéologies contemporaines et l’histoire des idées, notamment Dans la tête de Vladimir Poutine, Les nouveaux Dissidents et Lénine a marché sur la Lune. Il nous a fait part de ses réflexions sur l’impact et la postériorité de la visite de François Mitterrand en Bulgarie, la dissidence, ancienne et nouvelle, l’instrumentalisation de la mémoire et le rapport entre Lénine, le cosmisme, courant mystique russe, et les transhumanistes américains, dans un entretien accordé à Maria Stoéva, que nous vous invitons à écouter : 

Photos : BTA, facebook.com/InstitutFrancaisdeBulgarie